Ainsi parlait la rivière…
On m’a montrée déchaînée et sans retenue, regardez comme je suis sage.
On m’a montrée sale et dépenaillée, regardez mes atours.
On m’a montrée sournoise et retorse, voyez comme mon cours n’a point de secret.
On a dit que je prenais la vie… mais combien l’ai-je donnée.
Vous m’avez maudite, haïe… mais vous ne pouvez me bannir.
Car la rivière suit son cours, comme la vie des hommes.
Pardonnez mes humeurs, elles reflètent les vôtres.
Telle est ma véritable nature.
P.M.
Propos recueillis à Transgardon en automne 2014, à la confluence des Gardons d’Alès et de Saint-Frézal de Ventalon, après les épisodes cévenols.